L’artisanat balinais, une incroyable richesse
L’incroyable richesse artistique et artisanale de Bali est généralement vue comme la conséquence de la fertilité des sols, permettant aux Balinais, depuis toujours, de ne consacrer qu’une partie limitée de leur temps aux travaux des champs… et laissant ainsi libre cours à leur imagination. Au point qu’à leurs yeux, le concept même d’ « art » n’existe pas !
C’est une activité inscrite trop profondément dans le quotidien, touchant à presque chacun des gestes de la vie. Les offrandes préparées quotidiennement sont déjà des œuvres d’art éphémères, qui finiront piétinées ou englouties par les chiens, peu importe, l’important n’est pas là…
De nombreux autres objets ou accessoires ont une vocation artistique propre : les complexes pyramides de fruits portées au temple lors des cérémonies, les feuilles de palmes tressées servant à parfaire les coiffes des danseuses, les tours funéraires servant au transport du mort durant les crémations et qui nourriront le brasier…
Des liens entre Java et Bali
L’art et l’artisanat balinais sont fortement marqués par les liens enserrant Bali à Java, et la plupart des productions artisanales de Bali trouvent leurs origines sur l’île voisine.
La taille de pierre
Les Balinais sont des maîtres en matière de taille de la pierre. Chaque temple, mais également de nombreuses maisons ou édifices publiques (banques, bâtiments officiels, cinémas…) sont ornés de sculptures représentant, la plupart du temps, des figures mythologiques. La pierre volcanique utilisée, nommée « paras », est tendre, et à ce titre particulièrement propice à une taille de précision.
La peinture
La peinture est certainement le domaine artistique où l’influence occidentale a été la plus forte. A l’arrivée des artistes occidentaux (dans le courant des années 20 et 30) coïncide l’apparition du concept de peinture en tant qu’art pure et recherché comme tel, pouvant, en outre, faire l’objet d’une vente! Il existe plusieurs écoles de peintures balinaises.
La traditionnelle et classique « kamasan », celle des palais notamment (voir notre galerie photos sur les plafonds peints du Palais de Klunkung), racontant en général la vie de personnages mythiques du panthéon, ou plus simplement celle du commanditaire ou d’un de ses ancêtres. L’école dite « Pita Maha » (« Grande Vitalité »), ou encore « Ecole d’Ubud », encouragée par Walter Spies et Rudolf Bonnet dans les année 30 marqua un tournant important dans l’histoire de l’art balinais. Alors que le style insulaire semblait à cette époque en proie à une certaine stagnation, les deux européens trouvèrent de nouveaux débouchés aux artistes les plus prometteurs, stimulant ainsi l’ensemble de la production. On y trouve généralement représentées en toute simplicité des scènes de vie quotidienne…
Le peintre hollandais Arie Smit, arrivé à Bali en 1956, développa un style particulier, en promouvant le talent de jeunes artistes, parfois même des enfants, à qui il fournissait des conseils techniques et le matériel nécessaire, sans tenter d’influencer leur inspiration. Il en résulte un style naïf, représentant des scènes rurales dans des couleurs chatoyantes…
Le travail du bois
Le travail du bois, comme la peinture, a connu le siècle dernier une forte évolution, passant de l’utilitaire décoratif à une forme artistique à part entière. Et la demande extérieure a là aussi fait sortir la discipline de son carcan traditionnel, la fantaisie est apparue, naturellement stimulée par l’amour de la dérision et le sens de l’humour balinais.
La production de tissus
La production de tissus tient également une part importante au sein de l’artisanat balinais, d’autant plus que c’est une obligation religieuse que de se vêtir au mieux lors des cérémonies au temple.