Société

Le Banjar ou communauté de quartier

Définition

En même temps que la Desa perdait le contrôle de l’organisation socio-économique du village, simultanément avec la prise de pouvoir par les princes locaux, elle fut divisée en communautés réduites, en quartiers, les banjars : sociétés coopératives au sein desquelles les membres s’entraident lors des mariages, festivals, et surtout durant l’organisation des coûteuses crémations.

Les banjars, engagés pour leur communauté

Les différents banjars d’un village prennent part aux activités de la desa, participant aux réparations des temples et apportant leur contribution aux festivals du village. Le banjar a récupéré une grande partie des pouvoirs administratifs cédés aux princes par la desa. Bien qu’ils aient des comptes à rendre au gouvernement, ils sont restés socialement indépendants. Devenir membre de son banjar est une obligation. Après la naissance de son premier enfant, un homme reçoit la sommation de venir participer aux réunions. On lui laisse généralement un certain temps, mais si après la troisième sommation, il ne s’est toujours pas inscrit, on considère qu’il a délibérément outrepassé l’ordre, et le déclare « mort » moralement. On lui interdit jusqu’au droit de se faire inhumer au cimetière en attendant l’organisation d’une crémation, et il est rejeté de toute activité associative.

Comme la desa, le banjar est dirigé par un klian banjar, élus par ses membres.

Le résultat du vote est entériné par les Dieux, par l’intermédiaire de médiums. Ici encore, le klian banjar n’est pas rémunéré pour ses lourdes tâches, à l’exception des honneurs dus à sa position (portion supplémentaire de riz lors des banquets, et parfois un petit pourcentage sur les fonds perçus lors de l’organisation des cérémonies.). Lui non plus ne peut décliner de servir la communauté, et peut être déposé en cas d’incompétence ou de faute grave.

Le bale banjar, lieu de réunion de la communauté de quartier, est pourvu d’une cuisine et de tout l’équipement nécessaire à la préparation d’un banquet, qui peuvent être prêtés aux membres qui le souhaitent. Le banjar est également propriétaire de l’orchestre de gamelan du quartier et des costumes, masques et coiffes dont se parent les danseurs lors des festivals, stockés dans le gedong, un hangar de brique où ils sont à l’abri du vol et des incendies.

 

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