Les fêtes, les rites et les cérémonies font partie intégrante de la vie d’un balinais. Nul jour ne se passe sans qu’une cérémonie ait lieu sur l’île bénie des Dieux. Les occasions de les voir et donc d’y assister sont nombreuses et il serait dommage de ne pas en profiter…
Nous vous présentons ici les principales fêtes et cérémonies religieuses à Bali.
Galungan et Kuningan
Galungan célèbre la création de l’univers et commémore la victoire du bien sur le mal, « dharma » contre « adharma ». Elle se déroule dans les temples familiaux où les ancêtres rendent visitent à leur famille. Elle est célébrée pendant 10 jours et se renouvelle tous les ans, soit tous les 210 jours selon le calendrier balinais.
La veille de Galungan, des penjor (arches de bambou décorés de feuilles de coco) sont érigés devant les habitations. Les autels des temples domestiques sont habillés de parures jaunes.
Beaucoup de boutiques sont fermées, l’administration marche au ralenti mais les grands hôtels restent ouverts.
Dates de Galungan :
2017 | 5 Avril |
2017 | 1 Novembre |
2018 | 30 Mai |
2018 | 26 Décembre |
2019 | 24 Juillet |
2020 | 19 Février |
2020 | 16 Septembre |
Après les 10 jours de Galungan, les balinais fêtent Kuningan. Les esprits des ancêtres quittent le temple de la famille. On profite également de cet événement pour purifier les objets de culte.
Dates de Kuningan :
2017 | 15 Avril |
2017 | 11 Novembre |
2018 | 9 Juin |
2019 | 5 Janvier |
2019 | 3 Août |
2020 | 29 Février |
2020 | 26 Septembre |
Nyepi – signifie « silence » et Melasti
Melasti a lieu quelques jours avant Nyepi. C’est une grande purification. La veille de Nyepi est marquée par d’abondantes offrandes déposées aux principaux carrefours pour apaiser les puissances maléfiques et se termine, en fin de journée et pendant toute la soirée, par des parades populaires. Les ogoh ogoh (monstres de papier mâché, statues folkloriques de démons) paradant dans les rues, ils représentent les forces négatives de l’année écoulée. Des cymbales et des pétards accompagnent le défilé pour effrayer les démons dans une grande cacophonie. A la fin de la nuit ou dans les jours qui suivent, on brûle ces statues pour évacuer définitivement les forces négatives.
Les balinais purifient également leurs objets de culte lors d’une procession jusqu’aux sources sacrées ou jusqu’à la mer.
Nyepi est le nouvel an balinais. Il a lieu en mars ou en avril selon le calendrier balinais.
Le jour du Nyepi est le jour du silence. C’est une journée de méditation, un moment pour faire une pause et libérer son esprit des émotions négatives. Ce silence de 24h a également pour but de faire croire aux démons que l’île est déserte, pour qu’ils ne reviennent pas déranger ses habitants. C’est pour cela que pendant 24h, il est formellement interdit de sortir dans les rues, d’allumer un feu ou de s’éclairer (sauf éventuellement à l’abri d’épais rideaux), de travailler et même de s’amuser.
Ces règles s’imposent à tous, Balinais comme étrangers. Nyepi est l’occasion d’affirmer le nationalisme balinais face à la modernité enivrante qui gagne l’Indonésie. Bali s’isole donc du reste du monde ce jour-là, et chose exceptionnelle, même l’aéroport est fermé (sauf en cas d’urgence).
Dates du nouvel an balinais Nyepi :
2017 | Mardi 28 Mars | Année 1939 du calendrier Saka |
2018 | Samedi 17 Mars | Année 1940 du calendrier Saka |
2019 | Jeudi 7 Mars | Année 1941 du calendrier Saka |
2020 | Lundi 23 Mars | Année 1942 du calendrier Saka |
2021 | Dimanche 14 Mars | Année 1943 du calendrier Saka |
2022 | Jeudi 3 Mars | Année 1944 du calendrier Saka |
Eka Dasa Rudra
Eka Dasa Rudra est une fête un peu différente des autres présentées ici car elle n’a lieu qu’une fois par siècle. Elle est, de ce fait, le plus grand des rites balinais, la plus importante des célébrations. C’est le rite de purification du cosmos, de l’univers qui a lieu tous les 100 ans dans le plus grand temple mère de Bali, le Pura Besakih. Exceptionnellement, deux cérémonies ont eu lieu au 20ème siècle, la première en 1963 mais interrompue par l’éruption du mont Agung, une seconde s’est donc déroulée en 1978.
Saraswati
C’est le nom de la déesse de la connaissance. Cet événement se fête tous les 210 jours également. En tant que « sainte patronne » des écoles, elle est célébrée principalement par les enfants qui prient et apportent des offrandes au temple de l’école en son honneur. Les balinais rendent également hommage à la déesse et aux livres par des aspersions d’eau bénite.
Date de la fête de Sarawati :
2017 | 21 Janvier |
2017 | 19 Août |
2018 | 17 Mars |
2018 | 13 Octobre |
2019 | 11 Mai |
2019 | 7 Décembre |
2020 | 4 Juillet |
Pagerwesi
C’est la troisième fête la plus importante à Bali après Galungan et Nyepi. Les balinais célèbrent Pagerwesi tous les 210 jours, toujours selon le calendrier balinais. Le mot Pagerwesi vient de « pager » (barrière) et « wesi » (fer) soit « la barrière de fer ». Ce jour est consacré au renforcement spirituel, à solidifier ses forces contre le mal. On cherche à cette occasion à sauver l’humanité, nombres d’offrandes et de prières sont faites pour éloigner le mal des hommes et des défunts.
S’ils le peuvent, les balinais se rendront dans les grands temples tels que le Pura Besakih (temple national) ou le Pura Jagatnata (grand temple public dont chaque royaume dispose) ou s’ils ne peuvent s’y rendre, ils prieront le soir dans leur temple familial pour se protéger des éléments négatifs.
Pagerwesi est en étroite relation avec Saraswati (journée consacrée à la déesse de la connaissance) puisqu’il se fête quelques jours plus tard. Les balinais honorent principalement Shiva le jour de Pagerwesi qui a transmis son savoir durant la fête de Sarawati. De ce fait, il faut également entrevoir que les balinais souhaitent par la même que le savoir soit protégé des mauvaises influences et des abus.
Date de la fête de Pagerwesi :
2017 | 25 Janvier |
2017 | 23 Août |
2018 | 21 Mars |
2018 | 17 Octobre |
2019 | 15 Mai |
2019 | 11 Décembre |
2020 | 8 Juillet |
Odalan
Une fois par an, soit tous les 210 jours (durée d’une année selon le calendrier balinais), chaque temple fête son odalan, l’anniversaire de sa consécration.
Vêtus de leurs costumes traditionnels, les balinais rendent hommage aux divinités. Après une grande prière, le prêtre bénie tous les fidèles ainsi que les offrandes, apportées par les femmes. Danses et gamelan (orchestre traditionnel) rythment cet événement.
Les dates varient selon les temples mais il existe un tel nombre de temples à Bali qu’il est aisé d’assister à une cérémonie.
Tumpek
Tous les 35 jours, les balinais célèbrent les objets et biens précieux qui les entourent. Les instruments de musique, les objets métalliques, les animaux, les marionnettes, les arbres ou le bétail sont autant de raisons d’organiser des cérémonies à Bali.
Ils font des offrandes pour tous les objets en fer, à l’occasion du Tumpek Landep, en hommage au dieu Pasupati, Vous verrez ce jour-là, toutes les voitures et les deux-roues, arborés des offrandes faites de jeunes feuilles de noix de coco et de fleurs accrochées aux essuie-glaces et aux rétroviseurs afin de protéger et de bénir les véhicules. On fera également des offrandes pour tout autre objet métallique tel que les couteaux, les armes, les télévisions…
Il existe également Tumpek Kandang, les offrandes sont cette fois destinées aux animaux domestiques et plus particulièrement au bétail (porcs, vaches, poulets, chèvres…).
Les marionnettes et les ombres ont également leur journée de fête lorsque arrive Tumpek Wayang. Durant ces journées, tous les marionnettistes et les propriétaires de marionnettes organisent une cérémonie spéciale faite d’offrandes et de prières. Pour les personnes nées à ces dates, le Tumpek Wayang est une occasion propice pour se faire purifier, rite que l’on appelle melukat ou ruwatan.
Tumpek Krulut est lui dédié aux instruments de musique, aux masques et costumes utilisés pour les spectacles… Des offrandes sont faites et de nombreuses cérémonies religieuses ont lieu à Bali, les objets sont aspergés d’eau bénite et une grande prière est faite par les musiciens.
En remerciement des bonnes récoltes, on célèbre Tumpek Uduh (également connu sous le nom de Tumpek Wariga ou Tumpek Pengatag) dédié au dieu de toutes les nourritures Sanghyang Sangkara. Les arbres et les plantes sont le souffle de la terre et nous devons être reconnaissants de l’oxygène et de tout ce qu’ils nous fournissent Les arbres fruitiers (particulièrement les cocotiers) et la nature sont mis à l’honneur.
Il y a également des jours pour honorer Dewi Sri, la déesse du riz, dans le cycle de la culture du riz et d’autres produits agricoles
Les rites de passage balinais
En plus de toutes ces grandes cérémonies, la vie d’un balinais est rythmée par tout un ensemble de rites de passage. La vie est considérée comme une succession de naissances et de morts et tout cela est marqué par des étapes auxquelles nul balinais ne peut se soumettre. Voici les principaux rites!
Naissance / l’enfance :
Au 8ème mois, on organise une cérémonie appelée Gedong-gedongan pour que l’accouchement se passe bien. Les futurs parents se rendent dans la rivière où des anguilles et des petits poissons sont placés sur le ventre de la femme enceinte pour voir si le bébé est placé dans le bon sens.
Après l’accouchement, le père récupère le placenta, considéré comme le frère jumeau du nouveau-né. Ceci est lavé, puis enterré (accompagné de quelques objets) à un endroit particulier selon le sexe de l’enfant dans l’enceinte de la propriété familiale. Le cordon ombilical est lui placé dans une châsse spéciale dédiée à Kumara, le Gardien des nouveaux-nés.
Dans la croyance hindoue balinaise, un nouveau né (qui est en fait la réincarnation d’un ancêtre) ne doit pas toucher le sol, jugé impur, avant son 42ème jour, date qui donnera lieu à une cérémonie en son honneur. Il en sera de même pour son odalan, son premier anniversaire (210 jours après sa naissance), une cérémonie a lieu et marque son entrée dans la communauté. Il sera donc célébré tous les six mois mais ici, pas de gâteau d’anniversaire pour l’occasion !
Passage à la vie adulte
L’entrée dans la vie adulte est caractérisée par une étonnante pratique : le limage des dents ! Ce rituel se pratique à l’adolescence lorsque les jeunes filles ont leurs premières règles et que la voix des jeunes hommes mue. Toutes les castes effectuent cette cérémonie. Les dents de devant sont limées afin d’annihiler le côté animal de l’être humain, représentant les pêchés capitaux tels que la colère, l’envie ou encore la luxure. A cette occasion, l’adolescent devient adulte et est donc prêt à se marier.
Le mariage, autre événement important, il s’agit d’un rite de passage presque obligatoire tel un but dans la vie. Il l’est surtout sur le plan social, il permet d’intégrer officiellement le banjar (l’assemblée du village ou du quartier), mais aussi sur les plans religieux et familial. Il est considéré comme un rite de purification et une « clause » pour pouvoir fonder sa famille.
Le mariage balinais
Il existe deux façons de se marier, le mariage par enlèvement consentant bien évidemment et le mariage plus traditionnel.
Dans le premier cas, le Ngerorod (ou Ngorod) est une mise en scène théâtrale où la jeune femme se fait « kidnappée » par son prétendant. Une fois l’enlèvement orchestré, les deux amants se cachent et reviennent quelques jours plus tard et officialisent leur union en l’annonçant aux familles et en commençant les préparatifs du mariage.
Seconde forme de mariage, le Memadik ou Ngidih Anak Luh est un mariage plus traditionnel, plus courant et mieux considéré car plus officiel. Cette forme de mariage traditionnel ressemble en quelques sortes à un mariage « arrangé », les jeunes époux se connaissent depuis l’enfance ou l’adolescence. Dans la majeure partie des cas, les mariages se font entre personnes d’une même caste. La date est fixée par les familles et la fête est grande.
Après le mariage, la jeune femme change véritablement de famille et quitte sa maison familiale pour celle de son époux.
La mort
A Bali, il est de coutume d’incinérer les défunts, le corps n’étant que l’enveloppe charnelle de l’âme. La crémation ou Ngaben permet donc à l’âme de se libérer, accompagnée des éléments cosmiques que sont l’air, la terre, l’espace, le feu et l’eau qui la guideront vers le Maksha, la libération éternelle. L’âme peut ainsi rejoindre les ancêtres déifiés qui veillent sur la communauté, avant de se réincarner dans le corps d’un nouveau-né. Les cérémonies sont grandes, joyeuses et festives.
A l’annonce de la mort, le corps est présenté, enrobé de glace, entouré d’offrandes (nourriture et boissons apportées par les invités). Toute la communauté est concernée, le corps du défunt n’est jamais laissé seul, on se relaye à son chevet. Pendant plusieurs jours, on confectionne des offrandes, la famille prépare le sarcophage (le cercueil), la tour (symbolisant le cosmos, le défunt étant donc placé entre terre et ciel). Durant la procession, les hommes portent et font tourner de nombreuses fois la tour magnifiquement décorée où repose le défunt afin que l’esprit ne puisse retrouver le chemin du village et ne vienne hanter les habitants mais quitte bel et bien ce monde. Après ce long cortège et une fois que le prêtre a une dernière fois arrosé la dépouille et récité les formules sacrées, on incinère le corps. Les cendres seront ensuite dispersées dans la mer ou dans une rivière.