Le volcan Kawah Ijen est le mont le plus connu de Java. Vous trouverez ici toutes les informations sur la région, les porteurs de soufre ainsi que les trekkings à organiser. Une aventure à ne pas manquer.
Géographie
Nom | Type | Province | Altitude |
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Kawah Ijen | Stratovolcan | Java | 2 799 m |
Avec sa quarantaine de volcans actifs, l’île de Java en Indonésie possède à elle seule près d’un tiers des volcans qui dominent l’archipel indonésien. Le Kawah Ijen, situé à l’extrémité est de Java, est aujourd’hui l’un des plus connus et des plus fréquentés de l’île avec le mont Bromo. Son lac acide et ses impressionnants porteurs de soufre, rendus célèbres en France notamment grâce aux reportages de Nicolas Hulot, attirent chaque année son lot de randonneurs curieux. Un séjour en Indonésie réussi ne saurait faire l’impasse sur une ascension de volcan, cette région d’Asie du Sud-Est offrant par ailleurs un large choix de treks, en fonction de la condition physique de chacun.
Le Kawah Ijen est situé au sud-est de la caldeira de Kendeng. Cette caldeira, dont la formation remonte à environ 50 000 ans, résulte de l’éruption explosive qui détruisit l’Old Ijen, l’ancien volcan qui culminait à 3500 mètres.
Un lieu à couper le souffle
Comment s’y rendre
Si l’on vient de Yogyakarta ou de Surabaya et qu’on souhaite rejoindre Bali, une étape aux pieds de l’Ijen paraît indispensable avant de franchir le mince détroit qui sépare les deux îles et de se plonger dans la douceur de la culture hindouiste. Pour accéder au Kawah Ijen depuis l’île des Dieux rien de plus simple : on pourra prendre un bemo – sorte de minibus local – à la gare routière de Denpasar ou réserver un taxi depuis Ubud jusqu’à Gilimanuk, puis effectuer la courte traversée qui relie les côtes balinaises à l’est de Java en ferry pour quelques milliers de roupies. De là, le mieux est sans doute de passer la nuit dans l’un des nombreux hôtels ou l’une des nombreuses chambres d’hôte de la région. Comme souvent, la nuit précédant l’ascension est très courte et le réveil fort matinal ! Depuis la ville de Banyuwangi, compter une heure de Jeep pour atteindre le point de départ de l’ascension. Cette dernière ne présente pas de difficulté majeure et ne nécessite pas forcément d’être accompagné par une guide. La pente est parfois raide, surtout pendant la première moitié de la montée, mais les sentiers toujours larges et sans danger. Pour ceux qui partent très tôt afin d’accéder au cratère et à la soufrière de nuit, il est fortement conseillé de se munir d’une lampe frontale, en plus d’une bonne paire de chaussures. Une fois arrivé au sommet, après environ deux heures de marche, la végétation luxuriante laisse place à un paysage lunaire, qui frappe par l’absence de vie animale et végétale. Une épaisse fumée blanche sort du cratère et se dissipe au gré du vent. Ce sont les solfatares, ces fumerolles chargées de dioxyde de soufre et d’acide chlorhydrique fortement irritantes. A ce titre, il est vivement conseillé de prévoir un masque à gaz ou, à défaut, un foulard humide pour se prémunir des émanations de soufre ! La descente dans la soufrière n’est pas formellement interdite, à condition d’être prudent car le chemin pour descendre est pentu et parfois glissant. Avant le lever du soleil, on peut observer d’étranges coulées de lave bleue qui semblent ruisseler sur les flancs du cratère. Il s’agit en fait de soufre à l’état gazeux, qui s’enflamme au contact de l’air, offrant ainsi un spectacle totalement surréaliste, et réalisé sans trucage !
Les porteurs de soufre
Mais très vite, le bruit sourd des barres à mine qui frappent le sol attire notre attention. Des hommes, tels de véritables forçats, s’astreignent à extraire des blocs de soufre de plusieurs kilos, au milieu des fumerolles irrespirables. Des canalisations en métal emprisonnent et refroidissent une partie de ces vapeurs de soufre qui se cristallisent progressivement pour se solidifier définitivement à la sortie de ces longs tuyaux et ainsi être extraites. Chaussés pour la plupart de simples bottes en caoutchouc et avec une étoffe ou un chiffon dans la bouche en guise de masque, ces mineurs de l’extrême remplissent des paniers avec ces blocs, les remontent à la surface du cratère puis redescendent dans la vallée pour finalement les faire peser et en tirer un salaire. Certains d’entre eux peuvent porter jusqu’à quatre-vingt kilos sur leur épaule et effectuer le trajet deux fois dans la même journée ! Payés environ cinq centimes d’euros le kilo, une journée rapporte généralement entre sept et dix euros. Somme qui nous paraît bien dérisoire au regard du travail effectué, mais salaire conséquent pour un javanais. Inutile de préciser que la dureté physique du travail et l’inhalation à répétition de ces gaz réduisent considérablement l’espérance de vie de ces hommes. Beaucoup d’entre eux s’arrêtent après quelques années de ce dur labeur, suffisamment pour éprouver leur corps et abîmer leurs poumons.
Trekking
Départ | Durée | Distance | Altitude Min | Altitude Max | Dénivelé positif | Orientation | Niveau |
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Paltuding | 4 heures | 14 Km | 1300 m | 2300 m | 1000 m | Nord/Est | Modéré |
Le lac turquoise
Avec les premiers rayons du soleil et le jour qui se lève, les eaux turquoise du lac s’illuminent doucement sous nos yeux. Mais gare à celui ou celle qui voudrait piquer une tête, car il s’agit là du lac le plus acide au monde, avec un PH de 0,2 ! Des bulles allant jusqu’à dix mètres de diamètre se forment à l’occasion à la surface! Pour gérer son niveau et éviter qu’il ne déborde pendant la saison des pluies, les néerlandais construisirent un barrage en 1921, toujours en place actuellement. A l’inverse pendant la saison sèche d’avril à octobre, la profondeur du lac peut diminuer de quatre mètres !
Lever de soleil
Pour remonter sur la crête, il faut parfois escalader la paroi quelque peu escarpée du cratère, la vigilance est donc de mise. Une fois là-haut, on pourra assister au lever du soleil et profiter du panorama exceptionnel. Par temps clair, avant que la brume matinale n’ait envahi l’horizon, on aperçoit en direction du sud-ouest le majestueux mont Raung qui s’élève à plus de 3300 mètres. Derrière nous vers l’est, se dessine le point culminant de la caldeira de Kendeng, le mont Merapi – à ne pas confondre avec son homonyme situé près du temple bouddhiste de Borobudur – . L’occasion de prendre quelques belles photos avant de redescendre vers le camp de base. La descente n’est pas dangereuse en soi, mais attention tout de même aux genoux et aux articulations, qui sont rudement mis à l’épreuve !
Gravir le Kawah Ijen et descendre dans la soufrière au bord du lac acide a quelque chose d’unique. De ces coulées de flammes bleues qui serpentent la nuit à ces hommes qui travaillent d’arrache-pied, le Kawah Ijen nous saisit et laisse définitivement sans voix… A voir et à faire sans hésiter lors d’un voyage en Indonésie !