Le volcan Agung est l’un des volcans les plus connus de Bali notamment grâce à ses éruptions récentes. Vous trouverez ici toutes les informations sur ce géant, sur la région de Bali et sur les trekkings à organiser.
Géographie
Nom | Type | Province | Altitude |
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Mont Agung | Stratovolcan de type explosif | Bali | 3142 m |
Le mont Agung fait partie des plus hauts sommets d’Indonésie. Situé à l’est de Bali, entre le mont Batur et le mont Seraya, ses 3142 mètres en font le point culminant de l’île et le classent à la troisième place à l’échelle indonésienne, juste derrière le mont Rinjani (3726 mètres) à Lombok et le Kerinci (3805 mètres) à Java. Sa taille majestueuse et ses pentes régulières et abruptes se dessinent d’autant mieux dans le paysage balinais que le mont Agung semble s’élever directement de l’océan Indien pour atteindre les cieux. Il appartient aux volcans de la ceinture de feu du Pacifique, dont le mont Fuji et le mont Saint Hélène par exemple, font aussi partie. Volcan toujours actif, il est surveillé de très près par les volcanologues et les chercheurs.
Le volcan Balinais
Éruptions
Le gunung Agung est un stratovolcan, ce qui explique cette forme parfaitement conique et pentue. En effet, la plupart des stratovolcans produisent une lave visqueuse et peu fluide à cause de sa concentration en silice, qui s’accumule autour du cratère au fil des éruptions et durcit, pour donner ces formes de cônes parfaitement dessinées. Le danger de telles éruptions ne provient donc pas d’éventuelles coulées de lave, qui sont plutôt l’apanage des volcans dits « rouges », mais bien des panaches volcaniques qui s’élèvent parfois à plusieurs kilomètres au-dessus du cratère, et qui sont composés de cendres mais aussi d’éjectas et de pyroclastes (fragments de roche magmatique solidifiés). Ce sont ces nuées ardentes qui, telles des avalanches de cendres incandescentes, dévalèrent les pentes du mont Agung et tuèrent environ 1500 personnes lors de l’éruption de 1963.
Années des éruptions | 1808 | 1843 | 18 février 1963 | 27 janvier 1964 | 21 novembre 2017 |
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Périmètre de sécurité
L’autre danger provient des lahars, ces coulées boueuses très denses, chargées de cendres et de débris volcaniques parfois brûlants, provoquées par des pluies torrentielles. Ces lahars quittent alors parfois le lit des rivières et des affluents, détruisant tout sur leur passage.
Aujourd’hui heureusement, les volcanologues peuvent anticiper ces éruptions dans une certaine mesure, en fonction de l’activité sismique qui précède toujours de tels évènements. C’est la raison pour laquelle les autorités indonésiennes ont pris la décision de déplacer la population locale vivant dans un rayon d’une dizaine de kilomètres autour du cratère en septembre 2017. Mesure de précaution salvatrice, puisque le mont Agung entra bien en éruption quelques semaines plus tard, le 21 novembre 2017.
Cette activité volcanique importante sur l’île est à l’origine du sable de couleur noire de la majorité des plages de Bali.
La place du mont Agung dans la culture balinaise
Le mont salvateur
Sa taille, sa majesté, mais aussi sa dangerosité ont fait du gunung Agung, littéralement la « haute montagne », le mont le plus sacré de Bali. Néanmoins, il y a fort à parier que le mont Agung fait l’objet d’un culte depuis bien longtemps, avant même l’introduction de l’hindouisme sur l’île. En effet, les archéologues ont découvert que Pura Besakih, – le temple hindou le plus grand et le plus important à Bali, situé à 1000 mètres d’altitude sur le versant sud-ouest du volcan – était érigé sur un ancien sanctuaire, vieux de plusieurs milliers d’années.
Le mont capricieux
Le mont Agung est craint et vénéré à la fois par le peuple balinais. Car malgré ses colères parfois meurtrières, ce sont ses éruptions et ses dépôts de cendres et de matière minérale sur ses pentes et dans ses vallées qui font l’excellente fertilité du sol balinais. Et les habitants le lui rendent bien, multipliant les offrandes et les prières en son honneur, dans l’espoir d’obtenir sa clémence. Lors de l’éruption de 1963, la lave s’arrêta à quelques mètres seulement du temple de Pura Besakih. Les balinais y virent un signe des Dieux qui avaient montré leur toute puissance et leur colère avec cette éruption, mais décidé en dernière instance d’épargner leur lieu de culte de la lave. Pour les habitants de l’île des Dieux, le mont Agung est assimilé au mont Meru. Dans la mythologie hindouiste, ce dernier désigne la montagne du centre, l’axe autour duquel gravite le monde. Le mont Agung au centre du monde, c’est une raison amplement suffisante pour décider de gravir ses pentes et d’atteindre son sommet !
Trekking
Choisir la saison
Bien que plus difficile que l’ascension de son voisin le mont Batur ou du mont Bromo à Java, le trek qui mène au sommet du gunung Agung est accessible à tous moyennant un bon équipement. Il est cependant préférable d’effectuer l’ascension pendant la saison sèche (de mars à novembre) plutôt que pendant la saison des pluies, qui peut rendre les sentiers difficilement praticables.
Préparer son trek
Départ | Durée | Distance | Altitude Min | Altitude Max | Dénivelé positif | Orientation | Niveau |
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Pura Pasar Agung | 1/2 journée | 6 Km | 1600 m | 2820 m | 1300 m | Nord | Soutenu |
Pura Besakih | 1 journée | 15 Km | 1100 m | 3142 m | 2100 m | Est | Soutenu |
Deux itinéraires sont possibles : l’un part de Pura Pasar Agung, un temple situé sur le flanc sud du volcan, à 1600 mètres d’altitude. Il est plus court mais n’offre pas d’accès au point culminant. Le second part d’un peu plus bas sur les pentes ouest du volcan, depuis Pura Besakih. Le départ et l’ascension s’effectuent toujours la nuit, de manière à pouvoir profiter du lever de soleil au sommet. Il est donc impératif d’avoir une lampe frontale pour grimper ! Par ailleurs, une veste de pluie, de bonnes chaussures et des vêtements chauds – même des gants et un bonnet ! – sont recommandés. Pour environ 750 000 roupies par personne (environ 50 euros), vous vous offrirez les services d’un guide local qui vous accompagnera jusqu’au cratère, petit déjeuner au sommet compris. Depuis Pura Besakih, compter six heures d’ascension et trois heures de descente environ. Le trek démarre dans la jungle, puis on quitte progressivement la forêt tropicale pour ces paysages lunaires, et ces chemins bordés de scories. La pente peut s’avérer raide à certains endroits, les sentiers parfois glissants et escarpés, la prudence est donc de mise pendant toute l’ascension et la descente. Arrivés à l’aube au sommet, avant que la brume et les nuages ne s’invitent, on est saisie par ce panorama à couper le souffle – et par l’air frais un peu, aussi ! – . La vue magique qu’offre le gunung Agung est à la hauteur des efforts fournis pendant la nuit. A l’est, on peut apercevoir le mont Rinjani, qui s’élance majestueusement vers le ciel. On profite d’une d’une vue absolument grandiose sur l’ensemble de Bali : sa végétation luxuriante, ses collines et ses rizières en terrasse, encerclées par cette mer à l’horizon qui s’étend indéfiniment.
L’Indonésie étant la zone géographique avec la plus grande concentration de volcans dans le monde, organiser un séjour à Bali ou dans les îles de la Sonde sans goûter aux joies d’un trek nocturne et aux vues imprenables qu’offrent ces curiosités de la nature serait passer à côté de quelque chose ! Alors on troque son masque et son tuba pour une paire de chaussures et un bon pull l’espace d’une nuit, et on se lance à l’assaut des flancs du mont le plus sacré de l’île !