La région de Sekotong désigne la péninsule située au sud-ouest de Lombok. Elle possède une baie, au nord, qui abrite une douzaine de petites îles paradisiaques plus ou moins développées et de tailles très diverses. Elles sont surtout bien moins fréquentées que les Gili Islands, au nord-ouest de Lombok. Gili Gede, la plus grande île (« gede » signifie « grand » en sasak) de ce petit archipel, est depuis peu desservie quotidiennement par des fastboat en provenance de Bali. Depuis le port de Serengan, entre Sanur et Kuta, une heure et demie suffisent à rallier les deux îles pour environ un million de roupies aller-retour. Plus long mais moins onéreux, on peut aussi prendre le ferry depuis Padangbai jusqu’au port de Lembar, prendre un taxi et longer la côte vers l’ouest jusqu’au village de Tembowong, et de là effectuer une courte traversée sur une petite embarcation pour rejoindre Gili Gede en face.
C’est l’île qui possède l’offre d’hébergement la plus variée et constitue de fait un point de chute idéal si l’on souhaite explorer les îles alentour la journée. Le chant du muezzin au loin depuis les minarets des mosquées nous rappelle qu’on a quitté l’hindouisme balinais, ses temples et ses offrandes, pour une terre d’obédience musulmane. Calme et douceur de vivre règnent sur ces îles encore peu densément peuplées. Les routes, qui s’apparentent parfois plus à des sentiers, sont pour la plupart à peine carrossables et en bien mauvais état. Pas de location de scooter ni même de cidomo – ces petites calèches qu’on trouve sur les trois îles Gili plus au nord – sur ces îles. La marche à pied reste le moyen de locomotion le plus commode et le plus efficace pour se déplacer. L’électricité, qui tarde à arriver malgré les promesses du gouvernement indonésien, provient de groupes électrogènes et n’est souvent disponible que le soir.
L’activité nocturne y est limitée, les bars et restaurants dans lesquels on pourra se sustenter se font rares et l’on devra souvent se contenter du restaurant de l’établissement qui nous héberge. Pas de fête ni de musique live le soir, aux antipodes du tumulte et de la foule de Gili Trawangan, pourtant située à seulement quelques dizaines de kilomètres au nord.
Les îles de la baie de Sekotong sont l’endroit idéal pour une escapade en amoureux, ou pour celles et ceux qui souhaiteraient fuir le tourisme de masse et son confort occidental. En effet, ni air conditionné ni eau chaude sur ces îles mais une authenticité et un charme à part qui tend malheureusement à disparaître chez ses sœurs, les désormais (trop ?) célèbres Gili Islands (Gili Trawangan, Gili Air, et Gili Meno). Les îles de Sekotong ne manquent pourtant pas d’arguments, à commencer par ses longues plages de sable blanc presque désertes, et sa mer cristalline parfaitement adaptée au snorkeling (plongée avec palmes, masque et tuba) et à la baignade. Certains hôtels louent des kayaks de mer, qui peuvent constituer un bon moyen pour explorer les îles voisines. Par ailleurs, des taxi boat permettent d’effectuer la liaison entre ces îles, moyennant quelques milliers de roupies en fonction de la distance à parcourir.
De Gili Gede, on pourra ainsi se rendre sur Gili Asahan en quelques dizaines de minutes à bord d’un bangka, ce genre de canoë à balanciers typique de cette région d’Asie du sud-est. Gili Asahan est l’île la plus à l’ouest de la baie de Sekotong. De taille modeste, deux petites heures de marche en longeant la plage suffisent pour en faire le tour. L’offre d’hébergement y est réduite mais de bon standing, avec des bungalows et des villas pour une cinquantaine d’euros la nuit. On pourra profiter de ses magnifiques plages de sable blanc pour étendre sa serviette et aller nager parmi les poissons, ou s’allonger dans un hamac et se détendre à l’ombre d’un cocotier. Mais l’occasion est trop belle pour ne pas organiser une petite session de snorkeling autour de Gili Layar et Gili Rengit, situées à seulement quelques encablures. Les hôtels proposent généralement des excursions de quelques heures en bateau, ils fournissent également le matériel de snorkeling et le repas du midi. A bord de notre bangka, notre capitaine de navire, guide local pour l’occasion, nous emmène alors à la découverte des fonds marins et du récif corallien qui font la richesse de cette région d’Indonésie. Le spectacle offert est grandiose : poissons tropicaux de toutes les tailles et de toutes les couleurs, seiches, nudibranches et même tortues de mer quand la chance sourit…Les coraux, qui n’ont rien à envier à la faune marine, rivalisent de formes et de couleurs chatoyantes, tels des bouquets de fleur. Bienvenue parmi les merveilles du monde sous-marin !
Et ceux qui souhaiteraient en voir encore plus auront toujours le loisir de planifier une plongée sous-marine avec bouteille auprès du seul club de plongée de Gili Asahan.
Pour s’amuser, on pourra pousser jusqu’à Gili Anyaran pour prendre une photo insolite de cette fine bande de sable qui ne se découvre qu’à marée basse, une des plus petites îles au monde à n’en pas douter !
A l’est, de l’autre côté de la baie, trois petits îlots paradisiaques du nom de Gili Sudak, Gili Tangkong et Gili Nanggu valent qu’on s’y arrête le temps d’un pique-nique ou pour piquer une tête dans ses eaux turquoise.
Des îles de la baie de Sekotong, seules quelques-unes sont en capacité d’accueillir et d’héberger des touristes, et on compte à ce jour moins d’une vingtaine d’hôtels sur l’ensemble de cette douzaine d’îles. On est loin, très loin des centaines d’établissements qui fleurissent sur les îles Gili au nord-ouest de Lombok depuis une vingtaine d’années. Et cette question qui vient inévitablement à l’esprit : quel avenir pour les îles Sekotong ? Prendront-elles le même chemin que leurs sœurs Gili Trawangan et Gili Air, ou se détourneront-elles du tourisme de masse et de la manne financière qu’il représente ? Espérons simplement qu’elles sauront conserver leur authenticité et leur quiétude, bien loin de l’agitation du monde.